Kinshasa, le 7 janvier 2025 – Dans une lettre officielle adressée à la direction de France 24, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC) de la République Démocratique du Congo (RDC) a fermement dénoncé des manquements graves à l’éthique journalistique dans le traitement des conflits en RDC. Ce rappel à l’ordre s’accompagne d’une mise en garde explicite contre toute forme d’apologie du terrorisme dans les reportages de la chaîne.
Des reportages jugés déséquilibrés et alarmistes
Selon le CSAC, les reportages diffusés par France 24 privilégient une couverture biaisée des conflits armés, mettant en avant les avancées des groupes terroristes tout en minimisant les succès des Forces Armées de la RDC (FARDC). Cette approche éditoriale est accusée de semer la panique et d’amplifier le sentiment d’insécurité parmi la population congolaise.
Le Conseil reproche également à France 24 de diffuser des informations non vérifiées et de déséquilibrer l’accès aux tribunes médiatiques, favorisant ainsi indirectement les groupes armés. Une pratique qualifiée d’inacceptable et contraire aux standards journalistiques internationaux.
Un appel à la responsabilité médiatique
Dans sa lettre, signée par le vice-président du CSAC, Bruno Mboliko Mbolison, l’autorité de régulation rappelle l’importance de la rigueur, de l’équilibre et de la diversité d’opinion dans la couverture journalistique. Ces principes, sacro-saints dans le métier, sont jugés essentiels pour garantir un climat médiatique constructif et responsable en RDC.
Le CSAC insiste sur le fait que la glorification, même indirecte, du terrorisme est sévèrement punie et qu’une telle pratique expose les médias contrevenants à des sanctions exemplaires.
France 24 face à ses responsabilités
Cette mise en garde intervient alors que le rôle des médias dans les conflits armés est de plus en plus scruté. En tant que média international, France 24 est appelé à rectifier sa ligne éditoriale pour mieux refléter les réalités du terrain et contribuer à une information équilibrée et constructive.
Cette démarche du CSAC met en lumière les tensions entre les institutions congolaises et certains médias internationaux sur la manière de traiter les informations sensibles. Pour la RDC, il s’agit avant tout de protéger sa souveraineté médiatique et de garantir une représentation fidèle des faits.
Quelles suites ?
France 24, interpellé publiquement, devra répondre à ces accusations et ajuster son traitement de l’actualité en RDC. Ce rappel à l’ordre est aussi un signal fort envoyé à d’autres médias internationaux : la couverture des conflits doit respecter les principes d’éthique journalistique et contribuer à la stabilité plutôt qu’à l’instabilité.
Le CSAC réaffirme ainsi son rôle clé dans la régulation des contenus médiatiques, en veillant à ce que la presse, nationale ou étrangère, respecte les normes et les lois en vigueur en RDC.