Ce 15 avril, alors que le monde entier célèbre la Journée mondiale de l’art, à Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, cette date passe presque inaperçue. Dans une ville meurtrie par la guerre, l’insécurité et les déplacements massifs de populations, les artistes peinent à survivre, et les centres culturels à exister.
Alors que d’autres régions du globe organisent expositions, spectacles et rencontres artistiques, à Goma, c’est le silence qui règne. Le fracas des armes a remplacé les sons des ateliers, des répétitions et des vernissages. L’art, autrefois espace de dialogue et de résilience, se retrouve relégué au second plan.
« Dans un contexte pareil, célébrer l’art devient presque un luxe », confie un artiste visuel basé à Goma. « La plupart des centres culturels sont fermés, d’autres tournent au ralenti. Nous n’avons ni soutien, ni infrastructures, et encore moins de sécurité. Pourtant, nous continuons à créer, malgré tout. »
Face à l’absence de politiques culturelles adaptées, de financement et d’encadrement, nombre de jeunes artistes vivent dans une précarité extrême. Beaucoup se retrouvent à devoir choisir entre nourrir leur famille ou poursuivre leur passion. Certains résistent tant bien que mal, d’autres ont quitté la ville ou mis en pause leur pratique artistique.
Dans ce climat tendu, la Journée mondiale de l’art prend une signification douloureuse. Elle rappelle non seulement l’importance de la culture dans le tissage du lien social, mais aussi l’abandon dont sont victimes celles et ceux qui la portent dans les zones de conflit.
La rédaction